Avant d’obtenir un gazon uniforme, verdoyant, et en bonne santé, plusieurs étapes sont nécessaires. Parmi elles, l’analyse du sol est cruciale. Avant même de penser à choisir le type de semis, ou à comment procéder pour semer votre gazon, connaître les propriétés de la terre sur laquelle vous vous apprêtez à faire pousser vos semences est un élément central.
En l’occurrence, aucun terrain ou presque ne présente de caractéristiques naturellement idéales, propices au développement d’un gazon perpétuellement bien nourri. Pendant la phase de création, mais aussi ponctuellement, en guise d’entretien, l’amendement permet de pallier les quelques lacunes de votre sol de sorte que la végétation que vous choisissez de faire lever puisse le faire dans de bonnes conditions. Dans ce guide, nous allons détailler ce qu’est vraiment l’amendement, en quoi cette opération se révèle importante pour la bonne santé de votre gazon, ainsi que les étapes pour réussir un amendement pertinent et durable.
À quoi sert l’amendement ?
L’amendement du sol de votre jardin est utile sur plusieurs plans. Tout d’abord, cette opération consiste à réaliser un apport de matière minérale à la terre constituant votre sol afin d’en modifier la structure. En effet, un sol peut être naturellement trop meuble, et ainsi ne pas suffisamment retenir les nutriments que vous allez lui apporter. Il peut au contraire se trouver trop compact, trop hermétique à l’eau ou à l’engrais, et éprouver là encore, des difficultés pour être nourri comme il le faudrait.
Parmi les autres problématiques fréquentes, la question du pH entre souvent en ligne de compte. Un sol trop acide, avec un niveau de pH trop bas, va avoir tendance à devenir le berceau d’adventices non-désirées, ou de mousse à terme. En réalisant un amendement au moment de la création de votre gazon, avant le semis, vous permettez en réalité de rééquilibrer les propriétés de la terre, sa structure minérale, pour la rendre plus propice au développement de la vie végétale désirée.
Quelle différence entre amendement et fertilisation ?
Fortement liées, ces deux notions se complètent, bien qu’elles se distinguent à quelques détails près. Fertilisation et amendement participent au développement et au renforcement de votre gazon, notamment pour mieux résister pendant l’hiver, et mieux se développer le reste de l’année, mais les deux pratiques ne sont pas tout à fait identiques.
L’amendement présente avant tout un intérêt structurel, lié à la composition même du sol. De fait, amender consiste à réaliser un apport minéral pour rééquilibrer la terre et ses différentes propriétés. Avant de semer les graines de gazon pour la première fois au moment de la création, et après avoir amendé en quantité suffisante, il est notamment recommandé de mélanger les terres ainsi sélectionnées afin d’obtenir une structure uniforme. Par la suite, l’amendement peut être réalisé à plus petite échelle, à l’aide de terreau sur une zone précise par exemple, mais là encore, le but va être d’apporter quelque chose de nouveau à la terre pour en modifier sa composition.
La fertilisation ne touche pas à la structure minérale du sol mais se penche plutôt sur sa composition organique. Fertiliser passe par un apport d’engrais, à la création de votre gazon et plusieurs fois dans l’année selon les besoins (au printemps et à l’automne à minima) de sorte à nourrir le sol et lui apporter les nutriments nécessaires au développement du gazon. En fonction des saisons, les besoins ne sont pas les mêmes, et le type d’engrais à utiliser va différer lui aussi.
Dans les faits, il est possible, si ce n’est fréquent, de réaliser un amendement en même temps qu’un apport d’engrais pour fertiliser le gazon. Sur un sol trop meuble ou trop compact, un apport minéral pertinent favorisera grandement l’assimilation et les bienfaits de l’engrais. De plus, les apports de matières comme le terreau et de compost peuvent être considérés comme de l’amendement et de la fertilisation : ce sont des mélanges de matières minérales et organiques qui nourrissent les organismes du sol tout en influençant la structure de celui-ci.
Quel amendement pour le sol de mon jardin ?
Pour déterminer l’amendement dont votre sol a besoin, l’essentiel est de connaître sa composition exacte. Par composition, deux données principales sont sous-entendues et doivent être connues en amont.
D’abord, il est nécessaire de connaître le niveau de pH de votre sol. Une terre considérée comme idéale est dotée d’un pH neutre, soit fixé à une valeur de 7. En dessous de 6, votre sol est acide, tandis qu’en-dessus, il sera alcalin. Dans le cas d’une terre acide, la chaux constitue un amendement efficace du fait de son caractère basique. Si votre terre est alcaline, un apport d’humus ou de fumier de bovin permettra d’apporter au contraire de l’acidité.
Ensuite, il est également important de connaître la nature de la terre qui compose votre terrain. Une terre franche, propice au développement du gazon et des végétaux, se compose idéalement de 65% de sable, 15% d’argile, 10% d’humus, et 10% de calcaire en moyenne. En fonction de la composition de votre sol, l’amendement va servir à corriger pour se rapprocher de ce mélange idéal.
- Si votre terre est sableuse (sablonneuse), c’est-à-dire légère, ayant tendance à s’effriter facilement, alors l’eau et les nutriments pénétreront facilement, mais ne seront pas bien retenus. Un amendement régulier sera nécessaire. En termes de besoins du terreau, voire du fumier décomposé permettront de densifier quelque peu sa composition. Cet amendement vaut également pour un sol calcaire, pauvre en nutriments, et nécessitant également une fertilisation régulière.
- À l’inverse, une terre compacte, un sol dit argileux, va bien retenir les nutriments, mais peine bien plus à les laisser pénétrer et circuler. Dans ce cas, un mélange de sable de rivière est nécessaire pour ameublir l’ensemble.
- Enfin, dans le cas d’un sol humifère, le sol aura tendance à être surtout très acide. Un amendement à base de débris végétaux est pertinent pour améliorer sa structure, tandis que la chaux, ou les scories potassiques peuvent permettre de rehausser efficacement son pH.
Après l’amendement, quelles étapes pour un gazon en bonne santé ?
Que ce soit dans le cadre d’une création de gazon, ou d’un entretien plus ponctuel, l’amendement s’inscrit dans un processus de soin et d’entretien plus large. Pour obtenir un gazon fortifié et verdoyant toute l’année, plusieurs étapes sont à suivre.
Au moment de la création de votre gazon
Après avoir analysé votre environnement, la composition de votre sol, et réalisé un premier amendement pour la rééquilibrer, il ne vous reste plus qu’à semer. Lorsque les conditions météorologiques sont réunies, semez à la volée ou bien à l’aide d’un semoir de manière uniforme, recouvrez les semences à l’aide d’une légère couche de terre mélangée à de l’engrais, du terreau ou du compost, et roulez la terre pour la rendre plus uniforme. Il ne vous restera plus qu’à arroser régulièrement avant la première tonte à prévoir lorsque votre gazon atteindra 8 cm au moins.
Par la suite, une fertilisation régulière sera nécessaire afin de réaliser un apport de nutriments suffisant. Ponctuellement un amendement peut également être bénéfique, notamment lorsque des zones dénudées demanderont éventuellement à être regarnies ou si vous repérez des zones dégradées par un envahissement de mousse par exemple.
Dans le cadre de l’entretien régulier
Si votre amendement s’inscrit dans une phase de regarnissage, ou après une scarification par exemple, celui-ci sera à coupler avec un apport d’engrais. Dans les faits, tondre, scarifier, puis fertiliser et amender (avec de la chaux par exemple, afin d’éviter la repousse de tapis de mousse), sont tant d’opérations qui prépareront au mieux un regarnissage durable. Le semis de regarnissage ainsi disposé, celui-ci se nourrira d’autant mieux, et permettra d’obtenir un gazon au levage rapide et à la résistance multipliée.