L’aération

Pour rester en bonne santé, un gazon a besoin de nombreux apports, et ce tout au long de l’année. Apports en eau d’une part, mais également en nutriments, en oxygène, ou bien encore, en lumière. Sans tous ces éléments, le gazon pourrait rapidement flétrir, perdre en densité, en couleur… La terre pourrait progressivement s’appauvrir, et les maladies se développer.

Alors, comme tous les terrains ne présentent pas toutes les caractéristiques idéales (sols trop compacts, tendance à la sécheresse, ou pauvres en nutriments…), l’aération est une méthode efficace pour permettre à la terre de mieux assimiler eau, lumière, et oxygène.

Qu’est ce que l’aération d’un gazon ?

Aérer un gazon, ce n’est pas simplement creuser des trous. Au contraire. L’idée est de permettre à l’air de s’introduire plus facilement dans la terre en retirant de petits morceaux, profonds de quelques centimètres. Ainsi, les racines bénéficient d’un accès facilité à l’oxygène, mais également à l’eau ou aux nutriments s’infiltrant par ces petits espaces. Bien entendu, si les racines profitent de cet apport facilité, le développement du gazon sera optimisé, pour un rendu plus dense et une meilleure santé globale.

Quelle différence avec la scarification ?

Au premier abord, ces deux actions ont une finalité similaire. Pourtant, là où l’aération consiste à créer plusieurs petites poches d’air facilitant l’infiltration dans le sol, et favorisant de fait l’apport de nutriments, la scarification permet avant tout de se débarrasser des herbes indésirables, de la mousse, et du feutrage à la surface du sol.

Certes, le fait de scarifier aura tendance à créer de petites entailles dans le sol pouvant s’apparenter à de l’aération. Mais avant tout, scarifier sert éliminer les couches de végétaux risquant d’étouffer le sol, tandis qu’aérer permet simplement d’optimiser l’oxygénation du sol, sans griffer quoi que ce soit.

Pourquoi le gazon doit-il être régulièrement aéré ?

Que le sol sur lequel votre gazon s’est développé soit naturellement compact ou non, l’aération est une étape nécessaire du jardinage pour ne pas faire face à de mauvaises surprises à long terme. Sur un sol argileux, naturellement moins enclin à accueillir eau, nutriments, et oxygène, cela est d’autant plus utile que sur tout autre type de sol. Cependant, les passages répétés, le mobilier de jardin, ou tout simplement, le poids de votre tondeuse appliqué chaque semaine peut avoir tendance à tasser quelque peu la terre.

En aérant, vous aidez les racines de votre gazon à respirer grâce à un apport d’oxygène décuplé, d’où le nom de cette pratique. Pour l’eau, l’irrigation est amplement facilitée elle aussi. Sur un sol trop compact, elle ne pourra pas être drainée en profondeur, et ne permettra pas aux racines de puiser suffisamment pour se développer. Il en va de même avec les nutriments, notamment présents dans les mélanges d’engrais.

Enfin, l’apport de lumière, nécessaire à la photosynthèse, est également optimisée par l’aération du sol. Du moins, les effets de la lumière sur le gazon seront favorisés en procédant à une aération appliquée. Le dioxyde de carbone absorbé par les racines lorsque le gazon est frappé par la lumière pourra plus facilement s’échapper, évitant ainsi à votre jardin de jaunir avec le temps.

Quand dois-je prévoir d’aérer mon gazon ?

La période de l’année idéale pour aérer un sol se situe en automne. Généralement, en été, votre gazon a accueilli du passage, plusieurs tontes, et un temps chaud et ensoleillé. Le sol a alors tendance à être plus compact. En automne, le sol est également plus souple du fait du retour progressif de l’humidité. L’aération est alors plus facile que sur un sol sec.

Vous pouvez aussi prévoir d’aérer votre sol au printemps malgré tout. Période propice à la croissance de votre gazon, la saison précédant les fortes chaleurs de l’été vous offre un gazon renforcé si vous décidez de procéder à l’aération.

Comment aérer efficacement un gazon ? Quelques conseils

Avant l’aération

Pour que l’aération soit possible et surtout efficace, quelques vérifications sont nécessaires en amont. Parmi elles, il est nécessaire de tondre votre gazon plus court qu’à l’accoutumée. De la même manière que pour la scarification, cela doit rester exceptionnel, mais vous permettra de mieux atteindre la surface du sol pour l’aérer. La hauteur idéale est de 2 à 3 cm avant aération. Néanmoins, ne coupez pas votre gazon pour qu’il atteigne 2 cm en une seule fois. Une tonte ne doit pas excéder 1/3 de coupe de la hauteur, auquel cas vous risqueriez de perturber la régénération des brins d’herbe, et de les voir s’effiler, et de jaunir.

En plus de faire en sorte que votre gazon ne soit pas trop haut, veillez à bien choisir le jour auquel vous procédez à l’aération de votre sol. Si l’humidité peut vous aider à enfoncer plus facilement l’outil d’aération dans la terre, ne prévoyez pas de le faire sur un gazon détrempé. De la même manière, une terre trop compacte, notamment lors des périodes de sécheresse, n’est pas optimale. C’est pourquoi une journée de printemps ou d’automne est la plus propice pour programmer l’aération de votre gazon.

Notez enfin que l’aération d’une nouvelle pelouse n’est pas recommandée. Les racines ne sont pas encore tout à fait développées lors de la première année après le premier ensemencement. Attendre la deuxième année pour commencer à aérer est plus sage.

Pendant l’aération

Pour aérer un gazon efficacement, trois éléments majeurs sont à retenir. D’abord, quel que soit l’outil que vous décidez d’utiliser, une aération est efficace à une profondeur allant jusqu’à environ 10 cm. Bien que cela dépende en partie de la nature du sol, cela vous permettra d’atteindre efficacement les racines.

Ensuite, il est important de procéder à un passage méthodique, croisé, sur votre terrain. Prévoyez donc deux passages, un en long, et un autre, en large pour ne pas manquer une parcelle de votre gazon.

Enfin, gardez à l’esprit que le but n’est pas de tasser davantage la terre, de la compacter davantage que ce qu’elle n’est déjà. L’idéal est d’opter en ce sens pour un aérateur à tubes (parfois appelé carotteur), permettant de retirer un petit morceau du sol (carotte) sans l’enfoncer plus profondément, ce qui ne permettrait pas une aération aussi efficace.

Après l’aération du gazon, que faire ?

Outre le nettoyage des morceaux de gazon et de terre ainsi extraits, vous pouvez profiter du fait que votre gazon soit désormais bien aéré pour lui apporter des nutriments. Ainsi, épandre un mélange d’engrais et de terreau permettra aux racines du gazon de les assimiler d’autant mieux.

Si des zones dégarnies apparaissent, le réensemencement, ou regarnissage, est une étape importante pour éviter que la mousse et les adventices ne s’y développent. Auquel cas, vous serez obligé de prévoir un nouveau travail de scarification pour vous en débarrasser.

Dans le cas ou votre sol est anormalement compact à cause d’une structure peu avantageuse, il est pertinent de procéder à un amendement pour améliorer cette structure, avec par exemple du sable pour un sol trop argileux. Consultez notre guide sur l’amendement pour plus d’informations à ce sujet.

Avec quels outils aérer le gazon ?

Disponibles pour différents niveaux de tarifs, et adaptés à différents contextes, les outils vous permettant de procéder à une aération efficace sont vastes. Vous pouvez ainsi opter pour une simple fourche si la zone à aérer est locale et que la terre est peu compacte. Parmi les autres options, les sandales d’aération, le rouleau aérateur, ou encore la machine d’aération, adaptée à des surfaces plus vastes, permettent tous des résultats concrets.

Pour faire votre choix, retrouvez notre guide dédié aux aérateurs à gazon adaptés à différents types de sols, et à différentes méthodes en fonction de vos besoins.